La donnée de flux est essentielle à notre stratégie d’aménagement du territoire

Quel est votre rôle au sein de Pornic Agglo ?

Emilie Leclercq : Je suis cheffe de projet "Petites villes de demain". Ce programme accompagne les petites villes françaises dans leurs enjeux de revitalisation et les projets favorisant la résilience de leur territoire. Ma mission est de construire un plan d'action en collaboration avec les partenaires et élus afin de revitaliser le centre-ville de Pornic.

Quels sont les enjeux du centre-ville de Pornic ? 

Emilie Leclercq : Le centre-ville de Pornic est divisé en 3 secteurs : le quartier de la gare, la ville basse où se situe le port et la ville haute où se trouve la cité médiévale. Depuis plusieurs années, nous constatons que Pornic, en tant que ville balnéaire, attire les touristes sur la côte et sur son port. Et cela au détriment de la ville haute, qui reste moins fréquentée malgré son riche patrimoine architecturale et urbain.

En effet, cette dernière n'est pas facile d'accès, les rues sont étroites et les bâtiments anciens. Cela a une répercussion sur les commerces et sur le dynamisme du secteur. Notre objectif est donc d'attirer les visiteurs vers cette partie de la ville et de développer son attractivité. Cela passe par l'aménagement du territoire, l'adaptation de l'offre touristique, la revitalisation des commerces et une multitude de projets urbains.

Comment Mytraffic vous aide dans la revitalisation du centre-ville ?

Emilie Leclercq : Premièrement, grâce à Mytraffic nous pouvons associer des chiffres à nos ressentis et observations. La donnée vient confirmer nos observations et démontrer les écarts de fréquentation dans le centre-ville. Dans le cadre de nos projets d'aménagement, l'analyse des flux nous permet aussi d'identifier les zones et rues où des actions doivent être menées.

Par exemple, nous avons constaté que dans la rue commerciale principale, reliant la ville haute et la ville basse, le flux était élevé. Pourtant, peu de visiteurs se dirigent vers la ville haute. Cela signifie donc qu'il y a un problème de mobilité et l'accès vers la ville haute n'est pas optimal. Par conséquent, nous avons lancé un projet d'ascenseur urbain associé à de nouveaux commerces, afin de relier le bas et le haut de la ville. Les analyses Mytraffic nous permettront par la suite de mesurer l'impact et d'observer l'évolution de la fréquentation après l'installation de cet ascenseur.

Les données me permettent d'établir un réel diagnostic et construire une stratégie adaptée. Cette stratégie est présentée aux élus qui eux prennent la décision finale. La donnée de flux est essentielle à notre stratégie d’aménagement du territoire.

Comment parvenez-vous à convaincre les élus d'adhérer à votre plan d'action ?

Emilie Leclercq : L'un des plus gros challenges lorsqu'on participe à ce type de programme est de convaincre les élus et justifier son plan d'action. C'est ainsi que les analyses Mytraffic me rendent la tâche plus facile. Derrière chaque décision, il y a non seulement une observation de ma part mais aussi une donnée chiffrée qui vient supporter mes propos.

J'utilise Mytraffic comme outil de pédagogie auprès des élus. Comme je l'ai dit précédemment, la data permet de justifier nos actions. Elle m'aide surtout à renforcer mon argumentaire lorsque je propose de nouveaux projets. Avant d'approuver et investir dans un projet, les élus ont accès à des analyses fiables permettant de rationaliser et contextualiser leurs décisions.

La piétonnisation du centre-ville est au coeur de votre stratégie. Avez-vous un exemple de projet à partager ?

Emilie Leclercq : Cet été nous avons décidé de tester un concept : une guinguette éphémère au Port de Pornic. Cette dernière est venue remplacer temporairement un parking, en attendant le futur réaménagement de cet espace. Nous avons trouvé judicieux d'expérimenter et de mesurer l'impact d'une action temporaire. L'objectif était de montrer aux habitants la popularité de la guinguette et la pertinence de transformer ce parking en place publique. Grâce à la donnée Mytraffic, nous avons pu observer une augmentation du flux à cet endroit du centre-ville.

D'autres projets sont également en cours, liés à la politique de circulation ou encore à la piétonnisation des quais. Avant que tous ces projets se réalisent, Mytraffic nous aide à mettre en place un réel urbanisme transitoire.

Revitaliser le commerce de centre-ville fait aussi partie de vos enjeux. En quoi la donnée vous aide-t-elle à y répondre ?

Emilie Leclercq : La ville de Pornic est une ville touristique où la fréquentation est assez saisonnière. Afin d'adapter l'offre commerciale, il était essentiel d'avoir connaissance de l'origine des visiteurs et des pics de fréquentation. Ces informations ont été fournies par Mytraffic grâce l'analyse de la provenance des visiteurs et la fréquentation dynamique.

Grâce à ces données, j'ai réalisé que malgré ce que l'on pensait, la ville reste une destination très locale. Les visiteurs viennent de toute la France, mais une grande majorité viennent des villes et villages alentours. Cette information est clé pour les commerçants car ils peuvent adapter convenablement leurs offres aux visiteurs et déployer un ciblage géographique. De plus, avec les 3 ans d'historique de fréquentation présent sur la plateforme il est simple d'identifier les pics de fréquentation et ainsi anticiper.

Quelles sont vos analyses préférées ?

Emilie Leclercq : La carte de chaleur est l'analyse qui attire le plus l'attention des élus. En effet, la carte est visuelle, interactive et permet un constat immédiat des évolutions de fréquentation et des zones "chaudes".

Cependant, l'analyse de la fréquentation dynamique est celle que j'utilise le plus au quotidien. Elle me permet de suivre mois par mois et semaine par semaine l'évolution du flux piéton en centre-ville. C'est cette analyse qui permet de suivre l'impact des actions temporaires et permanentes.